Roxana Maracineanu, la ministre des Sports, évoque le drame de Furiani dans Corse-Matin, après avoir affirmé le 19 avril dans l'émission "Bourdin Direct" n'avoir "pas d'avis" sur la tenue des matchs le 5 mai, date anniversaire de la catastrophe de Furiani.
« J'ai tout à fait conscience de la douleur encore très vive par rapport à ce drame qui touche le sport français dans son ensemble. [...] Pourtant, lorsqu'on me pose la question de la nécessité de jouer ou pas des matchs ce jour-là, j'estime que je n'ai pas de solution miracle et je revendique un droit au questionnement. La ministre ne fait pas les calendriers des matchs et par ailleurs, un accord a été trouvé en 2015 par M. Braillard avec les instances du football et les familles de victimes. J'entends qu'il ne satisfait pas tout le monde mais l'association des victimes a pris part à cet accord qui exclut l'organisation de matchs les samedis 5 mai et prévoit des commémorations les 5 mai autres que samedi. La première étape est que cet accord soit respecté.
J'ai voulu m'entretenir avec l'association des familles de victimes. [...] Je l'ai écoutée avec attention et je lui ai expliqué mon intention de faire respecter l'engagement de 2015 pour que les commémorations aient bien lieu le dimanche 5 mai, lors des matchs professionnels mais aussi amateurs. Je lui ai aussi indiqué ma volonté de réunir à nouveau les instances du football et le collectif pour réfléchir à nouveau sur le sujet.
Même le sélectionneur de l'Equipe de France est favorable (à une sacralisation du 5 mai). Je comprends la portée du symbole qu'il n'y ait pas de matchs le 5 mai à l'échelle nationale. [...] Je réunirai tout le monde avant la trêve estivale pour engager une nouvelle discussion. [...] Naturellement, je veux me rendre en Corse et je le ferai dans les toutes prochaines semaines. »
Ce dimanche 5 mai, cinq matchs de Ligue 1 vont se jouer. En effet, l'accord de 2015 entre la LFP et le Collectif du 5 mai sur la non tenue des matchs le 5 mai est valable uniquement lorsque cette date tombe un samedi.
« Ils ne veulent pas comprendre que c'est inconcevable pour les familles (de programmer des matchs le 5 mai) », déplore Josepha Giudicelli dans Corse-Matin. Elle se félicite par ailleurs du « soutien des tribunes de nombreux stades français, à Marseille, Saint-Étienne, Nantes, Strasbourg », où des banderoles "Pas de matchs le 5 mai" ont été déployées. Des banderoles ont également été affichées à Paris, Metz, Rennes, l'ACA, le GFCA, Lorient, Caen, ou encore les supporters toulonnais.
Par ailleurs, plusieurs entraîneurs de Ligue 1 ont apporté leur soutien à la cause du 5-Mai. « Je porterai le maillot hommage aux victimes de Furiani que le club a prévu pour dimanche à Monaco, a déclaré Jean-Louis Gasset. Déçu que nos supporters ne viennent pas mais je les comprends. Ce n’est pas à nous de prendre ce genre de décisions... » Plusieurs groupes de supporters de Saint-Étienne ont en effet décidé de boycotter le déplacement à Monaco ce dimanche par solidarité envers le Collectif du 5 mai.
Alain Casanova (entraîneur de Toulouse) : « Personnellement, je pense que nous ne devrions pas jouer le 5 mai, pour respecter la mémoire des personnes qui ont perdu la vie dans la catastrophe de Furiani. »
Christophe Galtier (Lille) : « Je pense qu'il faut toujours avoir la mémoire des gens qui sont partis, de cette catastrophe, de ce grand malheur. Sans en faire un pataquès, on aurait pu s'abstenir de jouer le 5 mai. Mais nous les entraîneurs, on n'est pas concerté sur cela. C'est une décision de la Ligue, c'est comme ça, il faut s'y plier. »
Fabien Mercadal (Caen) : « Personnellement, je ne regarderai pas les matchs pour une des premières fois de ma vie, parce qu'il ne devrait pas y avoir de matchs à cette date-là. Donc je ne verrai pas les matchs, je regarderai les résultats le soir. »