Le renouveau du SC Bastia en D1 au milieu des années 1990.

Après huit saisons passées en deuxième division et la catastrophe de Furiani de 1992, c'est une renaissance inespérée pour le club. Le retour en D1 coincide avec la nomination de Frédéric Antonetti, jusqu'alors responsable de la formation depuis 1990, au poste d'entraîneur de l'équipe première.

 

L'ambition retrouvée sous l'ère Antonetti

Dès son retour parmi l’élite en 1994/95, le club porté Antonetti, ancien joueur de la maison bleue, s’illustrait en atteignant la finale de la Coupe de la Ligue, inaugurée cette année là. Mais les Bleus étaient battus (2-0) par le Paris Saint-Germain au Parc des Princes, le 3 mai 1995. En championnat, le Sporting terminait à une modeste 15ème place. La nouvelle recrue yougoslave, Anton Drobjnak, s'était bien adaptée au championnat français puisqu'il terminait l'exercice avec douze réalisations. En 1995/96, le club se classait une nouvelle fois quinzième et Drobnjak confirmait, en inscrivant une vingtaine de buts.

Composée de joueurs tels que Morlaye Soumah, Laurent Casanova, Cyril Rool, Anto Drobnjak, Lubomir Moravcik, où encore Piotr Swiercewski, l'équipe de Fred Antonetti se classait 7ème en 1996/97 et accédait à la Coupe Intertoto, qu’il remporta à l’été 1997 face aux suédois de l’Halmstads BK (victoire 0-1 en Suède, 1-1 a.p à Furiani sur un but d'Ousmane Soumah, qui lui coûta des fractures aux cervicales et une indisponibilité de près d'un an). Grâce à cette victoire, le SCB obtenait son ticket pour la Coupe de l’UEFA 1997/1998, trente ans après l'épopée européenne de 1978.

Jojo Bonavita se voyant remettre le trophée de la Coupe Intertoto 1997.

L'équipe du SC Bastia lors de la saison 1996/1997.

 

Bastia retrouve la Coupe de l'UEFA

En 32ème de finale aller, le Sporting recevait le Benfica Lisbonne, le 16 septembre 1997. Dans un stade Armand Cesari comble, il l'emportait 1-0 grâce à un but de André (80e). Au match retour le 30 septembre, les turchini ramenaient le match nul (0-0) du Estádio da Luz et se qualifiaient pour le tour suivant.

Le Steaua Bucarest était le prochain adversaire du Sporting. Malgré une bonne prestation lors du match aller en Roumanie, le 21 octobre, les bastiais manquaient plusieurs occasions et laissaient passer leur chance. Réduits à dix après l'expulsion de Swiercewski,  ils s'inclinaient 1 à 0 sur un but de Hrib (66e). Au match retour à Furiani le 4 novembre 1997 (durant lequel les anciennes gloires de l'épopée 78 furent invitées et acclamées par le public), les roumains faisaient preuve d'un grand réalisme et menaient à la pause grâce à un doublé de Munteanu (14e, 40e). En seconde période, Daye Prince parvenait pourtant à réduire le score (51e), puis remettait les deux équipes à égalité après l'heure de jeu (67e). Frédéric Mendy donnait même l'avantage au SCB en fin de match (77e) qui menait alors par 3 buts à 2, mais ce sera le Steaua qui se qualifiera, au bénéfice des buts inscrits à l'extérieur.

L'aventure européenne s'arrêtait là pour Bastia, qui termina 9ème en cette saison 1997/98, tandis que Fred Antonetti s’en allait à la découverte du Japon, pour y entraîner Gamba Osaka.

 

Départ et retour d'Antonetti

En 1998/99, le club verra défiler pas moins de trois entraîneurs : Henri Kasperczak, remplacé dès le mois d'octobre par Laurent Fournier, qui s'improvisera comme coach jusqu’au mois d’avril. José Pasqualletti prenait enfin les rênes de l'équipe pour terminer la saison, où le club accrochait la treizième place.

La saison suivante marquait le retour d'Antonetti, de retour de son expérience nippone. Avec lui, le Sporting se hissa à une bonne dixième place au terme de cette saison 1999/00, et arrivait jusqu'en demi-finale de la Coupe de la Ligue, éliminé par le PSG (4-2) le 1er avril 2000.

SC Bastia lors de la saison 1999/2000.

 

En 2000/01, les bastiais réalisèrent un excellent début de saison et furent régulièrement sur le podium jusqu'à la 12e journée. Mené par une attaque choc composée de André et Née, le SCB est encore en course pour accrocher une place européenne à dix journées de la fin du championnat. Mais dans la dernière ligne droite, les résultats ne suivent plus et le club doit se contenter d'une huitième place, alors qu'il avait largement les moyens de se qualifier pour l'UEFA... Suite à cet échec, Antonetti quitta le navire bastiais, qui commença dès lors à naviguer en eaux troubles...

SC Bastia lors de la saison 2000/2001.

 

La désillusion du Sporting

L’entraîneur de Toulouse Robert Nouzaret rejoint Bastia lors de la saison 2001/2002. L'effectif bastiais est décimé par les départs, et non des moindres : le meneur de jeu Yann Lachuer part à Auxerre, la paire d’attaquants Pierre-Yves Andrés et Frédéric Née, file respectivement à Nantes et à Lyon, alors que Piotr Swierczewski rejoint Marseille. Cyril Domoraud, prêté, retourne à l'Inter Milan, tandis qu’Eric Durand signe à Rennes...

Parmi les recrues, on compte entre autres Tony Vairelles, Cyril Jeunechamp, Antar Yahia, Fabrice Jau, Nicolas Dieuze... alors que Nicolas Penneteau et Patrick Beneforti, produits du centre de formation, sont lancés dans le grand bain de la D1. Le Sporting se maintient en décrochant la onzième place, et parvient jusqu'en finale de la Coupe de France, pour y affronter le FC Lorient.

Mais les joueurs bastiais ne se montreront jamais dangereux et passeront au travers de leur match. Les lorientais n'en demandaient pas tant, et l'unique but de la rencontre marqué par Darcheville avant la pause, donna la victoire aux Merlus. Une défaite au goût amer pour les supporters bastiais, dont 35 000 d'entre eux étaient présents au Stade de France en ce 11 mai 2002 (parmi lesquels 25 000 avaient fait le déplacement depuis la Corse).

Finale de la Coupe de France 2002 contre Lorient.

 

Gérard Gili succéda à l'été 2002 à Nouzaret, qui ne sera resté qu'une année au club. Lors de la saison 2002/03, Bastia termine douzième. L’exercice suivant, le Sporting passe tout près de la relégation en accumulant les contre-performances à domicile, avec 5 défaites et 6 matchs nuls. Cette innéfficacité à Furiani, combiné aux mauvais résultats en déplacement, ont pour conséquence une peu glorieuse 17ème place à la fin du championnat, en mai 2004...

La saison 2004/2005 aura raison d’un Sporting en totale perdition. A l’instar de la saison précédente, les mauvais résultats s’enchaînent, tant et si bien qu’il est relégable à la trêve hivernal, avec seulement 4 victoires en 19 rencontres. La deuxième partie de championnat, bien que légèrement meilleure, n’empêche pas le club d’être relégué en Ligue 2 en 2005, l'année du centenaire du Sporting Club de Bastia... après onze années consécutives en D1.