A l’occasion des 40 ans de l’épopée européenne du Sporting Club de Bastia, France Football revient sur ce formidable parcours à travers des anecdotes racontées par les joueurs. A propos notamment de Pierre Cahuzac, l’entraîneur mythique du SECB, du déplacement incroyable des supporters à Torino et de Johnny Rep.

torino bastia bateau

« Pierre Cahuzac nous faisait faire 120 % pour avoir du 100 %, raconte Charles Orlanducci. On était poussés à l’extrême, sans mesure, sans contrôle. [...] Quand on avait atteint ce qui lui paraissant être la limite, il disait OK. »

« Je me souviens d’une fois, à Courchevel, en préparation d’avant-saison. Je suis en retard, tout le monde était en place à table, je m’assieds et je ne vois pas d’assiette à ma place. J’appelle le garçon : ‘Vous avez oublié mon assiette ?’ Monsieur Cahuzac me dit alors : ‘Non, non, il ne l’a pas oubliée. Tu n’en auras pas ce soir !’ Je n’ai pas mangé. C’était sa façon de nous ridiculiser devant les autres. »

Félix Lacuesta ne tarit pas d’éloges sur P. Cahuzac, qui avait été élu meilleur entraîneur de l’année en 1974 et 1977 par France Football.

« Pour moi qui ai fait huit clubs – j’en ai eu en pagaille des entraîneurs – je crois que c’était le meilleur ! Sa façon de mener les hommes, une équipe, sa façon de nous entraîner, de penser le football. Il savait intuitivement quel joueur était en condition, il savait tout de lui ! Exceptionnel ! Quand tu n’étais pas bien, il te faisait travailler individuellement. C’était un super entraîneur, on est unanimes là-dessus. »

pierre cahuzac

 

Autre fait marquant de l’épopée, la victoire sur le terrain du grand Torino, avec le déplacement titanesque des supporters bastiais.

« J’ai eu la chair de poule quand nous sommes sortis de ce tunnel, confie Orlanducci. Arrivé au bout, j’ai découvert un stade en bleu et blanc. J’ai dit aux joueurs, en corse : « Simu in casa nostra ». Nous sommes chez nous. Ça foutait des frissons. »

« Vingt-cinq mille Corses arrivés de partout. Contre la plus grosse équipe de Turin, poursuit Lacuesta. C’était une sorte de match Italie-Corse, presque un derby entre l’une des meilleures équipes d’Italie et le petit Bastia. »

 

"Johnny Rep, c’était le metteur d’ambiance"

« Le chauffeur était en train de placer nos valises dans la soute. Je crois que c’était à Bordeaux. Et voilà Johnny (Rep) qui prend le volant et nous amène de notre hôtel jusqu’à l’aéroport ! confie Lacuesta. Il n’y avait qu’un kilomètre, mais le chauffeur nous a couru après jusqu’à l’aéroport. Les soutes étaient encore ouvertes ! Jonny était un joyeux drille, mais un Hollandais, aussi. Très près de ses sous. C’était le metteur d’ambiance. A l’époque, après nos matchs de Coupe d’Europe, on sortait partout avec lui, c’était la belle vie. »

« Rep me disait que, à l’Ajax, il était aussi rapide que Cruyff sur 30 mètres. Moi, quand je le voyais aux entraînements faire des longueurs, je trouvais que Charles était plus rapide ! »

Papi et Rep