Dans une interview à CM Foot jeudi, François Modesto est revenu sur son passage au Sporting et sur la Squadra Corsa, en faisant part de son inquiétude sur la relève du football insulaire.

modesto

« Je suis plutôt inquiet. J’espère me tromper mais je ne vois pas poindre la relève. Je ne maîtrise pas le sujet à 100 % mais j’ai du mal à voir se dessiner favorablement l’avenir du football corse.

(La Squadra Corsa) a été importante pour moi et surtout pour le Sporting. Beaucoup de personnes l’oublient. Pour ce qui me concerne, c’est grâce à elle que j’ai connu Cahu, Palmieri, d’autres Corses. Et que Toto a fait la connaissance de tous les Corses. Je jouais encore à l’Olympiakos et ça m’a beaucoup fait réfléchir concernant ma fin de carrière. Je suis aussi rentré par rapport à ça, parce que j’avais connu tous les autres. Ca m’a aidé à rentrer. Peut-être que ça a également joué sur le choix de Toto. Les gens qui disent que ça ne sert à rien, que ce n’est pas important, se trompent. Être solidaires et montrer que des Corses savent bien jouer au ballon ensemble, c’est important. »

 

François Modesto évoque par ailleurs le bon état d’esprit qui régnait au sein de l’équipe lors de son retour au Sporting, de 2013 à 2016.

« Quand je marque (à Saint-Etienne), je le vois (Gilles Cioni) qui fonce vers moi. Il me vient des frissons. Je n’oublierai jamais cette image. Quand Cahu marque contre Rennes, c’est pareil. Depuis des mois, on le chambrait parce qu’il n’avait jamais marqué en Ligue 1. Sur le coup, Toto et moi, on fait donc un sprint de cent mètres pour l’embrasser. On a failli se claquer ! Je n’ai jamais été un sprinteur, je n’ai jamais pris le risque de me claquer. Toto, pareil. L’image qui m’est restée, c’est nous trois qui tombons sur le terrain en nous congratulant. Ces images résument l’état d’esprit qui régnait au sein de l’équipe. »

« Le jouer extérieur doit s’adapter à nous. Notre vestiaire est ouvert à tous. On te propose notre culture, nos règles, mais c’est à toi de venir vers nous, de t’intégrer. Au FC Barcelone, les joueurs doivent apprendre le Catalan. Il me parait normal que ce soit la même chose en Corse. Connaître la culture et la langue, s’identifier à ce peuple : c’est la recette de l’intégration. On doit contribuer à ça parce qu’en même temps, on a besoin de leur talent, de leur truc en plus. Aucun des joueurs étrangers que j’ai connu pendant ces trois ans n’y a vu un problème. »