Pierre-Marie Geronimi est revenu pour la première fois sur les incidents de Bastia-Lyon dans l’émission Team Duga.

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« Je vois mal les responsables du football professionnel français sanctionner un club dans son ensemble pour les agissements de quelques dizaines de supporters, même si quelques dizaines c’est déjà beaucoup. On en connait quelques-uns, beaucoup d’entre eux sont très jeunes, mais on ne les connait pas tous. On a essayé à de nombreuses reprises de dialoguer, mais une minorité ne nous a pas écoutés, d’où les sanctions qui sont prises aujourd’hui par le club. Même si les rapports sont difficiles avec certains supporters, l’immense majorité sont des amoureux du Sporting. Je ne veux pas croire une seconde qu’on va précipiter la fin d’une institution, qui fait vivre de nombreuses familles par ailleurs.

Lorsqu’on est président d’un club professionnel, voir ce genre de scènes ne laisse pas insensible. Il n’est jamais trop tard prendre ce type de mesures, qu’on prend avec responsabilité mais aussi un peu à contrecœur. Les choses sont allées trop loin dimanche, et je pense que ces mesures constituent une réponse adaptée aux événements. Je tiens à réagir aux propos de la présidente de la LFP, qui a déclaré que c’était la première fois que cela arrivait dans l’histoire du football. Je veux rafraîchir la mémoire à tout le monde : il est arrivé la même chose en 2014 à Nice. Les joueurs du Sporting, et les dirigeants - j’étais au milieu de mes joueurs - se sont fait frapper par des dizaines voire des centaines de supporters descendus d’une tribune du stade de Nice, avec des stadiers qui nous avait frappé. Cela ne constitue en aucun cas une excuse, mais on ne doit pas non plus avoir la mémoire courte. Ce qui s’est passé dimanche est très grave et on est bien placés pour le savoir, car ça nous ait déjà arrivés. Je pense qu’on à affaire à une tribune (la Est, ndlr) où beaucoup de supporters sont de véritables amoureux du club. Sur les 1 500 abonnés de la tribune, l’immense majorité sont des amoureux du club et du football. Après, il y a quelques dizaines de personnes qui n’arrivent pas à se contrôler. Ce sont des jeunes à qui on a du mal à faire comprendre que ça reste du football, que ça soit une fête. Maintenant je ne peux pas laisser dire que cette tribune est violente dans sa globalité. Etre président de club est extrêmement difficile. Beaucoup de ces supporters sont très jeunes. Est-ce un problème d’éducation, doit-on faire de la pédagogie ? Il n’y a pas d’explications rationnelles expliquant ce qu’il s’est passé. L’important c’est qu’aujourd’hui des mesures soient prises. Le dialogue doit continuer avec nos supporters, mais chacun doit prendre ses responsabilités. Les mesures que nous venons de prendre sont sans précédent au niveau de notre club. »