Le SC Bastia a indiqué ce jeudi avoir saisit le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) au sujet d'un reportage "tronqué et à charge" de la chaîne I-Télé. Retrouvez le communiqué du club.

« Comme vous le savez, s’est déroulée le 11 avril 2015 au Stade de France la rencontre opposant le SC BASTIA au Paris Saint Germain comptant pour la finale de la Coupe de la Ligue.

Dans les heures précédant la rencontre, des incidents ont opposé des supporters du SC BASTIA aux CRS dans les rues de Paris, à Châtelet dans le Ve arrondissement.

Pour couvrir ces incidents, deux chaines d’information continue, I-Télé et BFM TV ont chacune dépêché un envoyé spécial qui ont tous deux interrogé la même personne : le gérant d’un magasin de bonbons.

L’information donnée par la chaine I-Télé a particulièrement manqué de rigueur dans sa présentation et dans son traitement, induisant les téléspectateurs en erreur.

En effet, sur I-télé, le 11 avril 2015 à 17h23, l’envoyé spécial, face caméra, fait une présentation des faits qui viennent de se dérouler, invoquant une « scène surréaliste » où des supporters bastiais « ont cherché à provoquer les CRS » en allumant des fumigènes et en agitant des drapeaux « d’après les témoignages recueillis », qui ont répliqué par des « bombes lacrymogènes », et décrit des commerces dont « certains ont été saccagés » proposant, dans un second temps, d’écouter les commerçants « sous le choc ».

Le montage proposé aux téléspectateurs est le suivant : après un plan séquence sur les supporters bastiais arborant des fumigènes et des drapeaux, la parole est donnée à un commerçant qui, dans la seconde partie de son témoignage, indique « ca été un déchainement de folie qui s’est produit ici » puisqu’une confrontation a eu lieu avec les supporters de Bastia et les CRS, précisant que « La fumée était tellement forte, tellement intense que j’ai cru que j’allais mourir (…) je me suis vu mourir c’était une horreur ».

Vous constaterez à l’examen des images de I-Télé que ce témoignage est illustré par un long plan de fumigènes (dégageant donc de la fumée) utilisés par les supporters du SC BASTIA présenté comme tel.

Cette illustration par cette chaine des propos de ce commerçant avec la superposition de telles images de fumigènes utilisés par des supporters bastiais, laisse à penser que ce sont ces derniers qui ont causé la peur et le désarroi de ce commerçant.

Cette présentation de l’information est manifestement fausse et a induit les téléspectateurs en erreur.

En effet, le même gérant, interrogé par la chaîne d’info BFM TV, précisera que ce sont les grenades tirées par les CRS qui lui ont fait croire « [qu’il] allait mourir » parce qu’il « n’arrivait plus à respirer ».

À aucun moment, il n’est mentionné un « saccage » comme évoqué par I-télé, précisant même que les supporters corses « sont venus lui acheter des bonbons ».

Les éditeurs sont en particulier tenus de vérifier leur information et de faire preuve d’honnêteté et de rigueur dans leur présentation et le traitement de l’information afin d’éviter d’induire le téléspectateur en erreur.

La présentation inexacte et tronquée par la chaine d’information I-télé caractérise un manquement aux obligations qui étaient les siennes imposées notamment par la convention de diffusion du 19 juillet 2005 modifiée et plus particulièrement par l’article 2-3-8 relatif à « honnêteté de l’information et des programmes ».

La carence d’I-télé est d’autant plus grave que cette information a été livrée peu de temps avant la rencontre, certains supporters-téléspectateurs auraient pu nourrir une certaine hostilité par souci de représailles à l’égard des supporters bastiais.

Cela n’est pas nouveau puisqu’au mois d’août 2014, pour illustrer des incidents qui se sont déroulés au stade Armand Cesari en marge de la rencontre opposant le SC BASTIA à l’Olympique de Marseille, le même éditeur a utilisé des images d’archives du mois de septembre 2012 sans dans un premier temps  le mentionner, induisant les téléspectateurs en erreur.

Nous vous demandons de bien vouloir intervenir formellement pour ces faits et prendre les mesures qui s’imposent ».