Les dirigeants bastiais avaient ainsi émis plusieurs éléments qui tendaient à démontrer, selon eux, la qualification irrégulière de Abdou Camara, arrivé au VAFC durant le mercato. En premier lieu, un récépissé de carte de séjour non signé par le joueur, en deuxième lieu, le certificat médical ne comportant pas le cachet du médecin (comme l’impose l’article 72 du règlement de la FFF), et enfin, l’inscription de deux numéros différents dans la case « licence » de la feuille de match.
« On sait d’autant moins à quoi ils correspondent puisque personne au club n’a été informé de cette modification, fait remarquer le dirigeant bastiais Jo Franceschini. Ils ont effacé un numéro au blanco pour en mettre un autre. Sur une feuille de match qu’on avait déjà signé, c’est dire la valeur qu’on accorde à la signature d’un représentant officiel du SC Bastia. Quelque part, ça ressemble à une falsification de document, non ? ».
La Commission a signifié dans sa décision que l’absence de signature du joueur sur le récépissé de carte de séjour n’enlevait pas la valeur au document. L’absence du cachet du médecin est quant à elle « compensée » par l’en-tête du certificat médical, établie au nom du Dr Eric Maude. Enfin concernant les modifications apportées sur la feuille de match : « Il résulte des rapports de l’arbitre et du délégué que la feuille de match a été modifiée par l’arbitre, qui a inscrit numéro de passeport à la place du numéro de licence qui y avait été initialement inscrit, dès lors que la licence n’était pas présentée », indique la Commission.
Une enquête qui a trainé en longueur
Une décision à l’évidence peu regardante sur les règlements généraux de la Fédération... Par ailleurs, on peut observer que ladite Commission d’urgence a pris son temps pour mener son enquête, avec pas moins de neuf jours pour lire les règlements sportifs et analyser les rapports des officiels... Deux jours supplémentaires ensuite pour la rédaction des attendus et l’expédition du courrier, et enfin une demi-journée pour transmettre par email la décision aux deux clubs.
« On a pris connaissance de la décision le vendredi 3 (février) en milieu d’après-midi, soit à quelques heures du week-end. En plus, en bas du procès-verbal il est notifié que cette décision est susceptible d’appel avec un renvoi aux règlements pour ce qui est du délai à respecter. Heureusement qu’on vérifie tout de suite car on n’avait que deux jours francs pour saisir la Commission supérieure d’appel. Je rappelle qu’on est vendredi, à deux heures de la fermeture des bureaux jusqu’au lundi, et que les 8e de finale se jouent mercredi. A chacun d’interpréter... », commentait Jo Franceschini.
Un préjudice financier estimé à 200 000€
Le huitième de finale de Coupe de France opposant Valenciennes à Lille aura donc bien lieu. La direction du Sporting va néanmoins saisir la Commission d’appel de la FFF avant un éventuel passage devant le Comité national olympique du sport français (CNOSF), voire devant le Tribunal administratif, afin d’obtenir « un dédommagement financier ».
Un préjudice qui est estimé à 200 000 euros (prime à la qualification et recette de la billeterie) par les dirigeants bastiais. Reste à voir si le recours du SCB sera cette fois jugé recevable. Affaire à suivre donc.
Source : Corse-Matin