Invité de Stonda Turchina, Jean-Louis Leca est longuement revenu sur les mauvais résultats du Sporting et sur la situation tendue côté extra-sportif.

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« Beaucoup de résultats nous ont été défavorables : Nancy, Dijon, Nantes... J’ai souvent entendu : "si on ne gagne pas ce match on est mort". On ne les a pas gagné mais à l’arrivée... Je ne vais pas dire que tout va bien. Il y a une tension qui s’installe, on se pose beaucoup de questions. Mais on est toujours à 3 points du barragiste, je signerais pour une place de barragiste. Si on en est là, c’est la faute à plusieurs erreurs. Il n’y a pas de mercato, on ne peut pas se renforcer. Peut-être que certains joueurs qui arrivent n’ont pas l’habitude de jouer le maintien ou de voir des choses comme samedi soir, ça peut les tétaniser.

Si tout le monde lâche et part un peu en vrille, dirigeants, supporters... On est clairement en train de se désunir, mais l’équipe est soudée. On est tous derrière notre entraîneur, qui a eu des mots forts dimanche matin, pour accrocher au minimum la 18e place. Il veut voir tout le monde avec la tête haute car il n’y a toujours que 3 points d’écart avec le 18e. Il a dit qu’on allait à Dijon pour prendre 3 points avant de recevoir Lyon, qui jouera un quart de finale de Ligue Europa trois jours plus tard. On doit se reprendre en main et faire une bonne semaine pour préparer le match à Dijon. »

 

Le gardien bastiais a ensuite fustigé les critiques envers Rui Almeida et dit être choqué par le comportement de certains supporters ainsi que par la désertion du stade.

« C’est facile de taper sur l’entraîneur qui est arrivé il y a un mois, de se foutre de sa gueule par rapport à son niveau de français, etc. Si je suis supporter d’un club, je suis à fond derrière son entraîneur. Il arrive à 7h et part à 20h. Il donne le maximum, il fait des réunions avec ses joueurs, il essaye de vite comprendre car il n’a pas beaucoup de temps. C’est facile de tout lui mettre sur le dos. On travaille bien à l’entrainement, ce qu’on fait est très cohérent. On dit que l’équipe n’est pas au niveau, qu’il n’y a pas de résultats, c’est la vérité. Mais beaucoup de choses me choquent. Quand je vois qu’on embrasse Eder alors qu’on vient de perdre, ça me choque. Quand je vois qu’on n’est pas 17 000 au stade alors qu’on joue notre vie, ça me choque. Avant de critiquer les joueurs... Tout le monde se rejette la faute et à l’arrivée, le Sporting va en Ligue 2. Il y a 3 points de retard sur Nancy. Après si on veut continuer à venir au stade pour « s’amuser », rigoler quand il y a une coupure de courant... C’est bien, mais moi quand je rentre chez moi, je peux vous dire que ça fait 2 nuits que je ne dors pas. Quand on est 19 ou 20e, je n’ai pas envie de m’amuser avec Eder. Et après ça se dit « turchinu di core ». Les « turchini di core », ils sont rentrés chez eux, et tout le monde pleurait. Je remercie les gens qui vont au stade. Ça c’est le vrai Peuple bleu. Je n’ai pas bien compris le fait de venir nous voir il y a un mois en disant : "on n’a rien contre vous", et là de nous bloquer au stade samedi. Si j’étais supporter, je serais surement avec eux mais je ne m’amuserais pas avec Eder. Si des gens veulent venir discuter à l’IGESA parce qu’ils ne sont pas contents de Jean-Louis Leca ou de Yannick Cahuzac, qu’ils viennent donner leur ressenti, il n’y a pas de problème. Car si on est vingtième, c’est que Leca et Cahuzac n’ont pas le rendement escompté. Point barre, je ne parle pas des autres.

U tipu chi ùn ci hè micca, u techju di colpi. Le type (le joueur, ndlr) qui me met dans la nasse, u techju di colpi. Il y a beaucoup de prêts, c’est un fait, je n’ai rien à dire. On essaye d’avancer tous ensemble. Celui qui ne rentre pas dans le rang, il s’exclut tout seul, on le met dehors ! On ne rigole plus maintenant. »