Le journaliste Jacques Vendroux a évoqué aujourd’hui sur France Inter la catastrophe de Furiani, dont il a été victime. C’est la première fois en 24 ans qu’il livre son témoignage, à l’occasion de la sortie de son ouvrage « Amoureux foot », dans lequel il revient notamment sur ce drame.

« Mes enfants m’ont encouragé à parler de ce drame. Il fallait exorciser à un moment les démons de Furiani. Vous pensez tous les jours à la chute de cette tribune. C’est un souvenir qui marque à vie. [...] Je suis monté dans cette tribune sans aucun à priori, j’étais tout en haut et jamais je n’ai ressenti quoi que ce soit. Dans le cas contraire, je serais redescendu immédiatement. Régulièrement nous pensons aux 18 personnes qui ont disparu, aux plus de 2300 blessés, dont certains sont paralysés malheureusement depuis cet accident. Ça fait partie de ma vie, je dois vivre avec ça. [...] Je n’ai pas de souvenirs clairs. Après la chute, les personnes à ma gauche et à ma droite sont toutes mortes, moi je suis vivant, je ne sais pas pourquoi. Je me souviens que je suis allongé, je vois Jean-Michel Larqué qui vient prendre de mes nouvelles. On m’a ensuite emmené à l’hôpital, j’y suis resté très longtemps, j’ai eu beaucoup de rééducation pendant presque 2 ans. Je m’en suis sorti et c’est pour ça que j’ai toujours refusé d’en parler. J’en parle aujourd’hui car mes enfants voulaient absolument que je participe à l’émission (Affaires sensibles, ndlr). J’avais aussi envie de rendre hommage à Radio France, qui a toujours été fidèle dans ce drame que j’ai vécu. [...] J’ai zappé tout ce qui concernait le procès, car mon seul soucis, c’était de me sauver et de retrouver mon intégrité physique. Je sais qu’il y a eu des responsables mais je suis passé à autre chose. Par rapport aux personnes mortes ou blessées gravement, je ne voulais pas devenir un "ancien combattant de Furiani". Je ne suis jamais retourné à Furiani. »

 

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