Dans une interview à L'Equipe parue ce mardi, Frédéric Antonetti évoque sa vision du Sporting Club de Bastia dans le football actuel, devenu de plus en plus inéquitable et compétitif au fil des années. Pour autant, malgré les faibles moyens financiers de Bastia, Frédéric Antonetti estime que le SCB a toujours toute sa place dans le football français et peut viser, à moyen ou long terme, un retour en Ligue 1 et une stabilisation dans l'élite.

Frédéric Antonetti

"On a peu de marge de manœuvre, parce que la répartition des revenus du football français est très injuste : c'est aux riches qu'on donne le plus. Avant, il n'y avait pas tant de différence : en Première Division, elle n'était que de 1 à 4 en termes de budget, entre le plus gros et le plus petit... Aujourd'hui, le salaire d'un bon joueur de Nice couvre l'ensemble de la masse salariale du Sporting Club de Bastia, qui est de 250 000 € brut par mois. Pour exister, on doit appliquer une politique sportive en adéquation avec nos moyens. Et pourquoi on doit exister ? Parce qu'on a la passion. S'il n'y avait pas cette passion, je n'y serais pas allé. On n'existe que grâce à elle, sinon on serait rayés de la carte du football. Je pense que Furiani amène 10 % à chaque joueur. Si on avait un quart des moyens du Paris-Saint-Germain, on aurait déjà été champions d'Europe. Et si on a la chance, un jour, de remonter en Première Division, on fera 20 000 de moyenne, donc le stade sera trop petit (il fera plus de 16 000 places une fois les travaux actuels terminés)."

 

L'objectif du Sporting

"Pour moi, il y a 8, 9 clubs qui sont intouchables. Ils se sont partagé le football français, il faut dire les choses comme ça : il n'y a qu'à voir le partage de l'argent de CVC. La place du Sporting se situe entre la 10e et la 30e place du football français. La première étape, c'est d'être en haut du tableau de Ligue 2. On n'y est pas encore, donc on doit progresser. Vous me dites : l'objectif est de remonter en Première Division. L'objectif, c'est d'être 10e de Première Division. Il nous faudra peut-être quinze, dix ou huit ans, je n'en sais rien. Mais on prépare ça. Petit à petit."