La saison 1974/75 marqua le début de l’apogée du SECB. Avec une équipe composée de Paul Marchioni, Charles Orlanducci, Georges Franceschetti et Claude Papi, pour ne citer qu’eux, le Sporting connaitra les plus belles années de son Histoire.
L'apogée du SC Bastia au milieu des années 1970
En 1974/75, le club se classait sixième du championnat, puis huitième la saison suivante. En 1976/77, le SECB termina sur le podium en accrochant la 3ème place (meilleur classement à ce jour), avec la meilleure attaque du championnat (82 buts), dont les grands artisans furent Dragan Dzagic, Fanfan Félix (21 buts chacun), Jacques Zimako (15 buts) et Claude Papi (14 buts).
Au cours de ces années, on peut citer quelques grands noms qui évoluèrent sous les couleurs "Biancu è turchinu" : Ilja Pantelic (1971-74), Serge Lenoir (1972-76), Paul-Ferdinand Heidkamp (1973-76), Zimako (1974-77), Dzajic (1975-77), Ognjen Petrović (1976-78), etc.
En 1977/1978, malgré les départs à l’intersaison de deux joueurs clés (Dzajic à l’Etoile Rouge de Belgrade et Zimaco à Saint-Etienne), le Sporting enregistrait les arrivées en prêt des Verts Jean-François Larios et Félix Lacuesta, et surtout, le grand Johnny Rep, finaliste de la Coupe du Monde 1974 avec les Pays-Bas. En championnat, les Bastiais allaient confirmer en terminant à la 5ème place. Mais les yeux étaient rivés ailleurs...
L’épopée européenne du SECB (Coupe de l'UEFA 1978)
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Lisbonne
Le 14 septembre 1977 commença l’aventure du SECB en UEFA en 32ème de finale. Lors du match aller, les Bleus firent sensation en battant à Furiani les Portugais du Sporting de Lisbonne (3-2, triplé de Félix). Au match retour le 29 septembre dans l’Estadio José Alvalade, Rep (86e) et Félix (88e) qualifiaient Bastia en fin de match (victoire 1-2) pour les 16ème de finale.
Newcastle
Le tirage au sort désigna les Anglais de Newcastle pour le tour suivant. Le 19 octobre 77, le SECB l’emportait sur le fil à domicile (2-1), grâce à un doublé de Claude Papi (51e, 89e). Avec seulement un but d’avance, le retour s’annonçait compliqué à St James’ Park, et peu croyaient aux chances de Bastia. En effet, aucun club Français ne s’était jamais imposé en Angleterre. Et pourtant, les hommes de Pierre Cahuzac créèrent la surprise, et allèrent s’imposer 1-3 (buts de De Zerbi à la 33e, doublé de Rep à la 10e et 67e) chez les Magpies. Les joueurs furent accueillis en triomphe à l’aéroport de Poretta par les 2000 supporters venus les féliciter.
Torino
Pour les 8ème de finale de la compétition, le tirage avait désigné le grand Torino, composé de nombreux internationaux tels Graziani, Pulici et Sala, et considéré à l’époque comme une des plus prestigieuses équipes d’Europe. Le 23 novembre 1977, les Bleus s’imposaient une nouvelles fois à Furiani. Malgré l’ouverture du score de Paolo Pulici à la 22e minute, Papi égalisait à la 37e avant que Rep ne donne la victoire aux siens à la 63e minute, sur un service de Félix.
Le match retour a lieu le 7 décembre au Stadio Communale, où 10.000 supporters Corses avaient fait le déplacement pour encourager leur équipe ! Invaincus depuis deux ans à domicile, les Italiens du Toro menaient 2-1, établissant une égalité parfaite sur les deux rencontres. C’est alors que Merry Krimau surgit et fit trembler les filets de Giuliano Terraneo, en signant un inoubliable doublé qu’il alla fêter, agenouillé, les bras levés vers le ciel, devant la tribune des supporters Bastiais. Le SECB l’emporta 2-3 et signait là un exploit retentissant.
Iéna
L’équipe de Pierre Cahuzac avait frappé un grand coup en Europe. Le 1er mars 1978, ils réalisaient un véritable feu d’artifice en quart de finale face aux Allemands de l’Est du Carl Zeiss Jena, dont on ne connaissait rien en ces temps de Guerre Froide. Le score final fut sans appel : 7-2 ! Lors du quart de finale retour le 15 mars, le Sporting s’inclinait - pour la première fois après 7 victoires consécutives ! – sur le score de 4 à 2 à Iena. Mais fort de sa différence de buts, il se qualifia facilement pour les demie-finales de la C3.
Zurich
Pour la première fois en 5 tours, les « bianchi è turchini » disputaient leur premier match à l’extérieur, face aux Grasshoppers de Zurich. Les Suisses l’emportaient ce 29 mars 1978 sur le score de 3 buts à 2. Au match retour, le 12 avril, malgré une première mi-temps maitrisée où les Hélvètes souffraient, le tableau d’affichage indiquait toujours un score nul et vierge, qui qualifiait les Cygales. Mais celles-ci déchantèrent lorsque Claude Papi, comme un symbôle, marquait d’un tir du pied droit à la 67e minute, le but de la délivrance. Plus rien ne fut marqué, et Bastia venait de se qualifier pour la Finale de la Coupe de l’UEFA, devant 13 000 supporters en folie !
Heindhoven
Le 26 avril 1978 avait lieu le match aller de la finale à Furiani, face au PSV Eindhoven. Le stade, détrempé suite aux intempéries qui s’abattirent sur Furiani avant la rencontre, était impraticable, et aurait du en tout logique être reporté. Mais l’arbitre de la rencontre, le Yougoslave Maximovitch, donna son feu vert (peut être en raison de la Coupe du Monde qui se profilait, l’UEFA ne voulant probablement pas décaler le calendrier). Au coup de sifflet final, malgré une domination corse dans le jeu, les deux équipes se quittèrent sur un score de parité (0-0).
La finale retour se joua le 11 mai 1978 à Heindhoven. Les joueurs du Sporting s’inclinèrent 3-0, dépassés dans le jeu et fatigués par un calendrier contraignant avant ce match face aux Néerlandais (3 matchs de championnat en 6 jours).
La fin d’un rêve et d’une fantastique épopée européenne, qui aura révélé à la France entière et à l’Europe du football, ce petit club du Sporting Etoile Club de Bastia, comme le porte-drapeau de l’île de Corse.
Parcours détaillé du SECB en Coupe de l'UEFA 1978
Bastia remporte la Coupe de France contre Saint-Etienne (1981)
Sous la houlette d'Antoine Redin, arrivé à l'été 1980 de Nancy (qu'il entraina 10 ans et où il remporta la Coupe de France en 1978), les Bastiais allaient remporter la prestigieuse Coupe de France. Après avoir éliminé Caen, Auxerre, Monaco, Martigues en quart de finale et Lens en demi-finale, le Sporting trouvait sur sa route le champion en titre, l'AS Saint-Etienne.
Le 13 juin 1981 au Parc des Princes, pour leur deuxième finale, les Bleus n'allaient cette fois-ci pas passer au travers. Bastia l'emporta 2-1, grâce à des buts signés Marcialis et Milla. Les Verts de Michel Platini étaient KO.
C'était la première fois qu'un club Corse gagnait la Coupe de France (et c'est d'ailleurs toujours d'actualité), et des milliers de supporters célébrèrent en héros les joueurs, à Poretta, sur le Boulevard Paoli, etc. La Coupe fit d'ailleurs le tour de la Corse, voyageant fièrement à travers l'île.