Dans le supplément Corse-Matin Sport, Frédéric Hantz revient sur ses années à Bastia et porte son regard sur le club. Il fera son grand retour à Furiani samedi en tant qu’entraîneur de Montpellier.
« Samedi, même en étant suspendu, il y aura une vague d’émotions qui va me submerger. Mais cette émotion ne pourra pas transparaitre parce que je suis l’entraîneur de Montpellier qui vient pour faire un résultat. Au final, ce qui me gêne le plus par rapport à mon retour c’est qu’à cause de ma suspension, je ne pourrai pas aller sur la pelouse avant le match pour saluer les supporters. J’espère trouver une faille pour pouvoir le faire. Ou sinon j’attendrai la fin. [...] Ce qui me manque aussi, c'est le quotidien de ma vie bastiaise. Mes journées étaient bleues et mes nuits étaient bleues. »
A propos de son départ de Bastia
« J’arrivais en fin de contrat et en janvier 2014, on avait des résultats moyens. Même moi je m’étais remis en question. […] Lors de la réunion du 30 janvier, les administrateurs m’ont fait part de leur choix de ne pas conserver deux de mes adjoints. Après cet épisode, j’ai attendu une proposition de contrat qui n’est jamais venue. Quoi qu’en dise les dirigeants, ils ne m’ont jamais rien proposé d’officiel. […] Mais je pense qu’on a travaillé avec beaucoup de respect et même de l’amitié. Ça s’est mal terminé, je suis partie et depuis on n’a plus de contact. »
« Je pense que le club a manqué le tournant après mon départ »
« Je pense que le club a manqué le tournant après mon départ. Je n’en veux à personne mais le choix de Claude Makelele a été fait avec la conviction que le Sporting allait changer de dimension, pour jouer l’Europe. De la part des dirigeants, il y a eu une mauvaise analyse de la situation, des moyens du Sporting, de son histoire et de sa trajectoire. […] Aujourd’hui, le club est confronté à deux évolutions : une ponctuelle, avec chaque année beaucoup de mouvements de joueurs. Sans stabilité, impossible de maintenir un cap. L’autre évolution est cyclique : quand tu n’avances pas, tu recules. Ne pas maintenir un groupe de haut niveau, ne pas développer des valeurs marchandes, c’est difficile. Bastia est dans cette situation, Montpellier aussi avec un cycle de transition. »
« Avec du talent et du mental, Yannick a franchi des paliers »
« Je peux le dire aujourd’hui car il y a prescription, mais quand je suis arrivé en National, jamais je n’aurais pensé que Yannick Cahuzac serait un jour capitaine du club en Ligue 1. C’est un symbole exceptionnel. Parce qu’il a travaillé, progressé pour devenir aujourd’hui un vrai joueur de Ligue 1. Avec du talent et du mental, Yannick a franchi des paliers. C’est une immense fierté. C’est une grande leçon pour moi. Quand on est entraîneur, il faut faire attention. Des joueurs peuvent élever leur niveau, d’autres peuvent exploser en plein vol. Pour un entraîneur, le mot « jamais ne doit pas exister, et le « toujours » non plus. »