Pierre-Noël Luiggi a longuement évoqué dans Stonda Turchina le rôle qu’il peut jouer auprès du Sporting pour l’aider à se professionnaliser, en cherchant notamment des investisseurs et en mettant en place une structure de gouvernance indépendante.

luiggi

« Je n’ai pas l’habitude de donner de faux espoirs. La situation du club est difficile. Je n’en ai pas la maîtrise, le point important c’est la DNCG, dont le passage aura lieu vers le 20 juin. Mon goût du football n’est pas assez prononcé pour que je devienne président, mais mon engagement pour la Corse est suffisamment fort pour que j’essaye de donner un coup de main.

Le club de Bastia fait partie du dernier tiers, des petits clubs. Il y a une corrélation assez étroite avec le budget. En dessous de 30 M€, on a du mal à se hisser dans les premières places. Je rends hommage aux dirigeants actuels, on est passé de National en L2 puis en Ligue 1, où on a connu un certain niveau pendant un certain temps. Ce qu’il manque au club c’est de la marge. Il faut rendre hommage aux dirigeants qui ont conduit vite et longtemps au bord du ravin, avant de prendre un mauvais virage.

Comment se donner les moyens pour être un jour dans le premier tiers et durablement. Bastia attire beaucoup, comme Landreau par exemple. En Corse, il ne faut pas croire que les miracles soient durables. Il faut que le club se structure au niveau de sa gouvernance, via un conseil d’administration qui administre vraiment. Les dirigeants sont mandatés par des actionnaires pour diriger. Il faut faire demain la distinction entre les actionnaires, qui peuvent être des gens de la société civile, des industriels, on peut envisager des socios. Quand on est actionnaire et dirigeant, comme dans une petite affaire, on ne peut pas dépasser un certain budget, on reste petit. Il faut attirer des actionnaires et mettre en place une structure de gouvernance, qui puisse lever de l’argent quand c’est nécessaire, quand il faut par exemple une avance sur les droits TV. Mais pour cela il faut que les gens aient confiance dans la gouvernance. Je peux emmener du conseil. [...]

Pierre-Marie Geronimi est venu me voir à Paris quand le club était au plus mal, fin mai. Il m’a demandé ce que je pouvais faire, je lui ai dis que je ne pouvais pas présider le club dans l’urgence. Il m’a dit : "j’ai fait mon temps, je peux encore apporter quelque chose au club mais il faut changer un certain nombre de choses dans le club". Je ne peux pas agir dans l’urgence, il me faut du temps. Si les dirigeants actuels conservent la main encore une saison, en montrant leur volonté de changement, on pourra considérer appeler à la rescousse Pierre-Noël Luiggi mais aussi d’autres industriels corses, pour créer une gouvernance, pourquoi pas, et penser à intégrer les socios au conseil d’administration. Les dirigeants cherchent des solutions pour que le club vive. A nous des les conforter encore quelques mois pour sauver le club, et penser à une transition en douceur. Je ne suis pas un homme de conflit. Les gens qui rejoindraient cette démarche rejoindraient une démarche de confiance. Je suis prêt à aider à chercher de nouveaux actionnaires. »