Le président de Reims, Jean-Pierre Caillot, a réagi suite au dossier de L’Equipe sur la chute du Sporting en N3. Il dénonce dans le quotidien une prétendue bienveillance des instances du football français envers le SCB, qui aurait dû être relégué plus tôt selon lui.

caillot reims

« Avec Bastia, on a une histoire commune, déclare-t-il dans L'Equipe. On a accédé à la L1 ensemble, en 2012. Et puis parce qu'on s'est aussi retrouvés, lors des périodes de mercato, à chasser les mêmes joueurs. J'ai perdu quelques batailles. Je me suis toujours demandé comment le Sporting faisait pour payer ce genre de salaires. J'ai vu (Floyd) Ayité, un de mes attaquants, partir à Bastia (en 2014) et je peux vous assurer qu'il n'y est pas allé pour le soleil. Mais plus pour un fort salaire et une énorme prime à la signature. J'avais des doutes sur la gestion de ce club et je n'étais pas le seul. Et je pense qu'on continuera à découvrir des choses.

Je suis très en colère. Dans votre enquête, vous faites réagir le président du Tribunal de commerce de Bastia (Jean-Marc Cermolacce) qui explique que l'île a été bienveillante à l'égard du Sporting. Peut-être. Mais il y a eu aussi une bienveillance nationale.

Je veux bien entendre que le Sporting est un club historique, qu'il a fait une finale de Coupe d'Europe, que le club est très important pour la Corse. Mais là, ce n'est pas possible. Il y a certainement eu des pressions pour que le Sporting soit maintenu. Quand je vois comment a été traité Luzenac... (en 2014, le club ariégeois n'a pas été autorisé à monter de National en L2). Je ne veux pas vivre avec le passé mais à un moment... J'étais en colère en 2016, quand Reims est descendu sportivement. Et je le suis toujours car je pense que le Sporting aurait dû être relégué. Et peut-être que s'il l'avait été avant, il n'aurait pas perdu son statut professionnel. Je sais ce qu'est une liquidation judiciaire. Reims en a connu une et est reparti en DH (en 1991). C'est un moment douloureux pour les salariés, pour l'économie de la ville. Mais quand une entreprise voit la DNCG valider les comptes d'un club, elle n'a aucune raison de remettre en question le fait de travailler pour ce club. »

 

Porter plainte contre la DNCG ?

« (Je comprends l'envie de certaines sociétés de porter plainte contre la DNCG), évidemment. Et j'y pense aussi depuis des mois et des mois. Mes équipes y travaillent. Après la DNCG de la Ligue a tendance à rejeter la faute sur la DNCG d'appel qui dépend de la FFF. Je rêve. On se moque du monde. Quand je demandais à Pierre-Marie Geronimi comment il faisait pour verser des salaires de 130 000 euros, il me répondait qu'il pouvait le faire car il payait des petits salaires à côté. Mais il me prend pour un lapin de six semaines. »

 

« Les clubs qui travaillent correctement doivent être récompensés, et les autres, punis, relégués »

« C'est comme cette dette envers l'URSSAF (plus de 6 M€)... J'en ai souvent parlé à la DNCG qui me répondait : “Mais Bastia a un moratoire...” O.K. ! Et puis la DNCG ajoutait : “Bastia n'est pas le seul club à avoir des soucis d'URSSAF.” Mais on me prend pour un con ! Parce que tout le monde le fait... Il y a des règles. Et je veux qu'elles soient les mêmes pour tout le monde.

Les clubs qui travaillent correctement doivent être récompensés, et les autres, punis, relégués. »