La carrière de Christophe Vincent n’aura jamais été proche du conte de fées. Que ce soit à Bastia ou lors de sa dernière expérience à l’étranger au Cercle de Bruges, il se sera toujours battu dans l’adversité pour gagner sa place. Il a parfois perdu, mais pas son intégrité de footballeur et sa passion pour ce sport difficile quand on vit loin des fastes de la Ligue 1.

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Photo: SC Bastiais

Quand on pense à une vie de footballeur, on imagine une vie de strass et de paillettes, mais cette opulence ne concerne qu’une minorité de footballeurs superstars, ceux aux salaires dorés et aux reconversions faciles. Mais tout le monde n’a pas la chance d’être un ancien champion du monde comme Bixente Lizarazu et de pouvoir commenter les matchs sur TF1, ou d’être le recordman de matchs joués dans le championnat de France comme l'ancien bastiais Mickaël Landreau et de devenir une des têtes d’affiche de PokerStars. Pour la plupart, vivre et jouer au football est un combat quotidien, et Christophe Vincent, de retour cette année au SC Bastia, avec un contrat amateur, est un parfait exemple de cet avenir pas toujours rose du footballeur.

 

Des débuts rêvés

Christophe Vincent est né à Bastia en 1992, avec la ferveur du club au cœur. Devenir joueur professionnel à Bastia dans son club formateur a toujours été le rêve de son enfance. Alors quand il signe enfin son premier contrat pro avec le SCB, à 19 ans, Christophe voit son rêve se réaliser. Pour sa première saison professionnelle, il ne dispute que 5 rencontres de championnat et 4 en coupe nationale, mais étant le petit dernier de l’effectif, il se satisfait amplement de ces premières expériences. De plus, le club, alors en Ligue 2, termine premier du championnat, accède à l’étage supérieur et Christophe Vincent, 20 ans, remporte le premier titre de sa carrière en tant que Champion de Ligue 2.

 

Un retour sur terre

Mais dès la saison suivante, la réalité rattrape Christophe Vincent. Le recrutement du club suite à la montée en Ligue 1 pousse le joueur loin du onze de départ, et il ne prend part en tout et pour tout qu’à deux petits bouts de matchs en championnat et un autre en coupe. De quoi être frustré. Pour se relancer, Christophe est prêté la saison d’après au CA Bastia, alors en Ligue 2, où il disputera la première saison pleine de sa carrière, jouant la plupart des matchs du club et réalisant des performances de qualité. Il se dit alors qu’en revenant au Sporting la saison d’après, il aura enfin sa chance de montrer sa valeur dans son club de cœur, mais il n’en sera rien. Zéro match en Ligue 1, seulement deux apparitions en coupe, et c’est une nouvelle saison blanche pour Christophe Vincent.

Il n’aura donc pas d’autre choix que d’essayer de rebondir ailleurs qu’à Bastia, où il n’aura jamais réussi à s’imposer. Mais amoureux de sa Corse natale, il rejoindra le club voisin de l’AC Ajaccio, où il deviendra une pièce importante de l’équipe durant 2 saisons en Ligue 2, participant environ à la moitié des matchs de championnat. Sa carrière semble enfin lancée. Et le voici qui est transféré au Cercle de Bruges, en deuxième division belge, où il remportera le second titre de sa carrière, champion de Proximus League. Le club est donc promu en première division. Mais le sort s’acharne car le Cercle de Bruges est racheté par l’AS Monaco qui a l’intention de s’en servir pour tester de jeunes pépites, et Christophe Vincent ne fait pas partie du plan. Il est évincé du groupe professionnel, et c’est un nouveau retour à la case départ.

 

Une nouvelle chance

Le retour aux sources est à la mode dans le sport en ce moment, comme celui de Thierry Henry à Monaco. Christophe Vincent a donc décidé de suivre le mouvement, en retournant au Sporting début octobre 2018, malgré sa rétrogradation en National 3, pour aider son club de cœur à réussir l’objectif de montée en National 2. Il pourra montrer ses qualités et défendre fièrement ses couleurs, même s’il n’aura plus le salaire correspondant à son standing et son expérience.

À 26 ans, c’est une énième carrière qui commence pour Christophe Vincent. Après ses échecs précédents avec le Sporting, espérons que cette saison soit celle de leur réconciliation, car le club comme le joueur le méritent. Après de longs mois sans jouer et seulement un match à Corte dans les jambes (le 14/10 en coupe), Christophe a inscrit hier un superbe but en coupe contre Furiani pour son retour au stade Armand-Cesari. Comme un symbole. Bienvenue à la maison, Christophe !